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Christian Clermont est certainement l’un de nos compositeurs de musique audiovisuelle les plus prolifiques. On ne compte plus les collaborations et distinctions de celui qui a donné naissance aux trames sonores de 5051 rue Des Ormes, Les hauts et les bas de Sophie Paquin et Aveux, pour ne nommer que celles-là. Sa capacité à assimiler tous les genres et cultures musicales sont certainement au cœur de ce succès. Peu importe le défi, il sait sortir de son chapeau la couleur mélodique qui lui collera parfaitement.

 

Son apprentissage, il l’a tout d’abord fait à la percussion : « J’ai commencé la batterie au milieu de mon secondaire. En secondaire cinq, je me dirigeais en sciences, mais j’ai réalisé que je ne me sentirais pas à ma place. Je suis donc allé en musique au Cégep Sainte-Foy. Je partais de loin et j’ai dû travaillé fort. L’année suivante, j’ai été accepté au Cégep Saint-Laurent, » relate-t-il.

 

Le désir de devenir compositeur est venu un peu plus tard, lors d’un périple de ressourcement dans l’Ouest canadien. « Je me suis dit que j’allais entrer en composition. Je suis donc allé à l’Université de Montréal, en électro-acoustique. Il faut dire que j’avais découvert la musique classique alors que j’étais au Cégep. J’ai eu un coup de foudre total pour la 40e symphonie de Mozart. J’ai lâché les percussions pour le piano. J’ai aussi fait du jazz et des arrangements en apprenant le travail de studio. Je suis vraiment resté dans cette bulle durant quatre ans. Mais j’avais beaucoup de questionnements en même temps que j’étais dans cette bulle. Le déclic s’est fait un peu plus tard, après l’université. Je me suis monté un petit studio. J’y ai enregistré certaines musiques de films pour des amis, sans trop savoir que j’allais faire ça de ma vie. J’ai ensuite demandé à mon père de m’endosser pour monter un vrai studio. Je me suis mis à enregistrer de la musique de film, mais je n’étais vraiment pas bon au début! » avoue celui qui travaille maintenant en compagnie de sa conjointe, Agnès Ménard, et du musicien Charles-Antoine L’Écuyer.

 

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Beaucoup de contrats corporatifs et surtout de nombreux voyages auront finalement permis à Christian Clermont de devenir le compositeur qu’il est aujourd’hui. « Je suis tout d’abord allé à Dakar en Afrique durant deux semaines, juste pour rencontrer des musiciens et prendre des cours. Les voyages sont ensuite devenus une partie importante de ma démarche, » souligne celui qui s’est rendu régulièrement aux États-Unis afin de rencontrer d’autres compositeurs et suivre des formations. « J’ai appris à travailler en équipe et j’ai développé une vraie passion pour plein de genres différents. Tout est parti de l’université, où j’ai joué autant du classique que du jazz. Chaque projet est différent. Dans Aveux, il y avait beaucoup de cordes. Dans 5150 rue des Ormes, le réalisateur voulait de l’électro-acoustique. J’ai ouvert mon piano, qui est devenu l’élément central. Toutes les textures et percussions venaient du piano, » explique-t-il.

 

Et la chanson populaire ?

 

En musique audiovisuelle, on est bien loin de la chanson populaire, avec ses boucles et refrains accrocheurs. On pourrait penser qu’un compositeur désire parfois sortir de l’ombre et obtenir la reconnaissance du grand public. Et Clermont a bien failli faire le saut il y a quelques années, avant de renoncer au projet. Ce n’était que partie remise! « J’ai voulu sortir un album il y a dix ans. J’avais cinq chansons, mais je ne les trouvais pas assez bonnes et j’ai laissé tomber. Plus récemment, j’ai dû composer des chansons pour certaines séries comme Les hauts et les bas de Sophie Paquin. J’ai alors mis des tounes de côté et j’y ai pris du plaisir. C’est un autre monde. Je crois que la clé est que je sorte de mon studio pour enregistrer. C’est en train de se faire. Mais dès le départ, c’était un hobby et je veux que cela continue de cette façon. Je travaille là-dessus depuis trois ans, » indique-t-il.

 

Outre son premier album, qui pourrait bien voir le jour dans les prochaines semaines ou mois, Christian Clermont a d’autres projets en tête. Il y a ce disque de compositions instrumentales, également en chantier, ainsi qu’un désir avoué de collaborer un jour avec Céline Dion et le Cirque du Soleil. « C’est sûr que tout ce que je fais en ce moment va finir par me mener quelque part. Il faut juste que je trouve la formule pour que je reste aussi passionné. Sinon, tout perd son sens, » dit celui qui a pourtant remporté cinq prix de la SOCAN et reçu des nominations aux Génies, aux Gemini ainsi qu’aux Gémeaux, notamment cette année dans la catégorie Meilleur thème musical pour la série Aveux.



Boxing, we’re told, is the quintessentially male sport. Joyce Carol Oates, in her 1985 book On Boxing, even says this: “Men fighting men to determine…masculinity…excludes women as completely as the female experience of childbirth excludes men. The female boxer violates this stereotype and cannot be taken seriously—she is parody, she is cartoon, she is monstrous….”

Toronto composer and sound artist Juliet Palmer, a founding member of the interdisciplinary performance collective urbanvessel, disagrees. Palmer’s Voice-Box, with librettist Anna Chatterton and choreographer Julia Aplin, is about women who box, and it takes them very seriously indeed, using boxing as a metaphor for making a distinction between violence and aggression, and for understanding the positive value of aggression.

“Aggression is a very gendered issue,” says Palmer, who initially came to North America from her native New Zealand in 1990 to work with Meredith Monk in New York, earning a PhD in composition from Princeton in 1999. She now lives in Toronto. “If a woman is aggressive, she’s often sidelined. But positive assertion is how we act in the world, how we get things accomplished.”

The initial idea for Voice-Box, commissioned by Toronto’s Harbourfront Centre, came when opera singer—and accomplished boxer—Vilma Vitols approached Palmer about bringing the worlds of opera and boxing together.

“It took us a while to find the form for Voice-box,” says Palmer, whose previous works with urbanvessel include Slip, a site-specific performance for bathhouse (performed at Toronto’s Harrison Baths), and the much-acclaimed Stitch, an a cappella work for three female singers whose central metaphor is a sewing sweatshop. “Often there was the urge to push towards narrative, which wasn’t helpful. We’re exploring the structure of the sport — it’s more of an event than a story.

“It was a collaborative process, with the librettist there from the beginning. We spent time in the gym experimenting with training routines and vocal improvisation to see what impulses were triggered by the physical language of boxing.”

The piece, structured in a series of “bouts,” involves four protagonists (yes, there’s some real boxing) and, as in much of Palmer’s vocal writing, shifts fluidly between styles, exploiting the particular skills of its performers—improviser, jazz and gospel singer Christine Duncan; actor and opera singer Neema Bickersteth; actor, comedian and boxing coach Savoy Howe; and Vitols, whose expertise ranges from Baroque opera to contemporary music.

“I write specifically for different performers, and I adapt what I’ve written in collaboration with them,” says Palmer, whose chamber and orchestral music is more abstract and complex than her theatre music. “If they have great improvisational skills, I make sure they have that option; if their strengths are in interpreting precise notation, then I do that. The challenge is in how those different voices can share the same space. Each has a different emotional register that I want to access.”

To expand her understanding of the voice in dramatic contexts in different cultures, Palmer has studied South Indian singing, Japanese folk singing and Georgian singing—to name a few. In Voice-Box, Duncan uses Tibetan throat singing to make the idea of aggression clear in the music. “It’s in your face and uncomfortable,” says Palmer, “a deep, multiphonic sound that’s non-feminine and aggressive.”

There’s also a chorus of grunting sounds taken to extremes, an operatic duel, a tango, an electro-acoustic score that recycles sound endemic to the gym and the sport—bells, punching bags, squeaking ropes—and a cheesy, pre-recorded boxing theme.

That theme goes public for the first time when Voice-Box premieres on Harbourfront Centre’s World Stage Series in Toronto, Nov. 10-14. We hear it’s a knock-out.



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« Je ne fais pas de la musique du monde. Je fais de la musique pour tout le monde ! » Élage Diouf n’aime pas cette tendance à catégoriser la musique : « En fait, je fais de la musique tout court. Et c’est elle, lors de la création, qui décide du genre qu’elle va prendre. Dans tout ce que je fais du point de vue musical, toujours j’amène ce que j’ai à offrir. Je me donne entière liberté musicale. »

 

On peut apprécier cette philosophie sur les pièces de son premier album solo, Aksil (Tacca Musique), en bonne partie interprétées en wolof, sa langue maternelle. « Je ne chante pas en français parce que je ne me sens pas à l’aise de chanter en français. Quand je chante en wolof, c’est là que je sors le plus. » Le français étant « une langue tellement belle », le chanteur-percussionniste laisse cela aux personnes qui peuvent bien la chanter. Il ne croit d’ailleurs pas ériger de barrière en s’exprimant en wolof, chaque langue chantée ayant sa part d’universalité. De plus, le wolof lui offre l’occasion de jouer avec la sonorité des mots. Tout ce qu’il lui importe, c’est que ses compositions expriment en toute honnêteté ce qu’il ressent, ce qui l’a inspiré, ce qu’il a à dire. Bien sûr, il aimerait être continuellement en tournée, avoir un large public – « Je suis un musicien, après tout ! » – mais pas au détriment de son authenticité.

 

Difficile de vivre de la musique du monde au Québec ? « Oui, c’est très difficile. La musique du monde, mais aussi le jazz, la musique classique. Après le Festival de Jazz, on ne parle plus de jazz. Les gens pensent que la musique du monde c’est juste Nuits d’Afrique. » Il déplore qu’il n’y ait pas une meilleure diffusion, surtout à la télé, d’artistes de tous genres, afin de mieux faire connaître ceux-ci, afin « de garder les artistes en vie ! Je trouve ça très dommage de voir un artiste qui maîtrise son instrument et qui n’a même pas la chance de le montrer ». Il remercie le fait que les frères Diouf aient eu une bonne étoile. « On a été chanceux. Parce qu’on a été enveloppés par Dédé [Gagnon] et qu’on a eu la possibilité de se faire valoir. Mais, il y en a beaucoup qui n’ont pas eu Dédé dans leur vie. »

 

Nombre de collaborations, notamment avec Les Colocs, Loco Locass, Ariane Moffatt, un premier album, Dund, un Prix Étoiles Galaxie de Radio-Canada, puis, plus récemment, le spectacle Delirium. Les frères Diouf semblaient inséparables. La fin d’une belle collaboration ? Pas du tout, affirme-t-il. Leur deuxième album était en gestation lorsque le Cirque du Soleil les a approchés pour une troisième fois. « Avant, on étaient dans plusieurs projets ; on ne pouvaient pas se libérer. Cette fois, on n’a pas dit non. » C’était le pactole ! « Tu peux pas demander plus que ça dans la vie. T’es payé, tu travailles, tu découvres le monde, tu rencontres des personnes », tel un ami de son quartier d’enfance, rencontré par hasard dans un taxi à Denver ; un moment béni.

 

Toutefois, cette tournée, qui devait à l’origine durer un an, fut plus longue que prévu. « Après trois ans, on avaient une vision différente de la musique, Karim et moi. Quand on est revenus, on est allés chacun dans son cheminement. » Pour l’instant. Tout est toujours possible, souligne-t-il. « Ça dépend où la musique nous mènera. »

 

Quand à lui : « Tout m’inspire. Même des gens qui parlent au loin. Leurs gestes. C’est inspirant. Sur la rue, des familles, des enfants, des couples. Mais je dirais souvent que mon inspiration, c’est la musique. Tout ce que j’entends. » Il aime tous les genres musicaux, qu’ils soient africain, celtique, reggae ou autres. Il est heureux d’avoir, au Québec, accès à tous ces styles, se réjouissant qu’ici la musique soit partout. Même dans l’une des deux ligues de foot dont il fait partie se retrouvent des amis qu’il a invités à devenir ses choristes, le temps de quelques tours de pistes, en studio.

 

« De voir quelqu’un sourire, c’est quelque chose qui m’inspire. Ça me rend joyeux », explique ce Québégalais toujours souriant, qui ponctue chacun de ses propos de rires. « Moi, j’ai décidé d’être heureux. D’ailleurs, chacun devrait passer à côté d’un cimetière, chaque jour, juste pour prendre conscience que tu es en vie. C’est là que tu réalises ce que tu es. Ça t’amène à réfléchir, à prendre conscience qu’il faut apprécier la vie, en profiter. »

 

Aujourd’hui dans la mi-trentaine, Élage Diouf y va de quelques souvenirs. Il a appris le français en regardant la télé et la percussion dans les rues de Dakar, en observant d’autres musiciens jouer. Il devait parfois marcher quotidiennement une dizaine de kilomètres dans l’espoir de pouvoir jouer et de gagner en expérience. « Je ne suis pas allé longtemps à l’école. À l’école, on nous battait. Quand tu ne savais pas quelque chose, que tu répondais pas à une question, on te battait. Comment veux-tu aimer l’école ? Les gens d’ici ne savent pas la chance qu’ils ont, toutes les possibilités qu’ils ont ! C’est pour ça que je dis que les voyages, c’est important. Ça te permet de découvrir autre chose. »