In a world of cookie-cutter bands and faceless electronic scenesters, Halifax native Rich Aucoin stands apart from the pack. Whether touring across Canada on his bicycle or turning a night at a club into a celebration with video projections, balloons, streamers and confetti, seeing Aucoin is always an event. He says his goal is to “create a euphoric communal experience” and word is spreading fast. In the last two years he has toured across Canada, bringing his unique brand of orchestral electro pop to the masses and watching massive karaoke-like sing-alongs ensue. Aucoin credits Halifax with the development of his eclectic sound. “In a larger city, someone might focus on being a jazz or punk musician. Here, that same musician wears many hats and can be a jazz musician one night and play at an all-ages punk venue the next.” Currently on tour across the U.K., watch for this workaholic’s return to Canada with more shows, crazier visuals and the release of two new records: We’re All Dying to Live: Public Publication (EP) and Over The Top! (LP). Visit myspace.com/richaucoin.
Steve Veilleux : thérapie par la musique
Story by Benoit Poirier | Wednesday June 30th, 2010
Translations prior to Fall 2010 are currently unavailable.
Le lancement de l’album Les souvenirs qui ne meurent jamais (Les disques Passeport), au début du printemps, a marqué la fin d’un long processus d’introspection pour Steve Veilleux. Un recueil de chansons intimistes qui s’est avéré salvateur pour la figure centrale du groupe Kaïn. « J’en ai bavé pour cet album-là, pleuré pour cet album-là. Il a fait mal à écrire. Il m’a mené loin de ma zone de confort des dernières années. Présentement, j’ai vraiment l’impression de sortir un peu du désert, de plonger dans une oasis. »
S’adjoignant les services d’Éric Goulet à la réalisation, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Drummondville s’est permis d’explorer des thèmes qu’il n’avait jamais abordés au sein de la populaire formation folk-rock, cette dernière ayant un mandat résolument festif. « La dernière année a été un gros tournant dans ma vie. J’ai eu mon deuxième enfant. J’ai eu 30 ans. Ça fait dix ans que je joue avec Kaïn. » Trois albums, les tournées, l’écriture entre deux séries de spectacles, le tout de façon presque incessante depuis cinq ans. Puis le besoin de plonger en soi. Une chanson a surgi. Puis d’autres se sont imposées. Un projet que chérissait depuis deux ans celui qui souligne que la scène demeure le lieu où il se sent entier, « où mon insécurité, ma peur de décevoir, tout ça est comme mis sur pause. En entrant sur scène, je tombe dans mes pantoufles. C’est là que je me sens le mieux ».
Un voyage intérieur qui lui a permis de mettre en perspective divers aspects de sa vie et de donner naissance à un Steve Veilleux nouveau. Toujours aussi enthousiaste, souriant, chaleureux, posé, les deux pieds sur terre, mais plus authentique. Et riche d’une vision nouvelle de la vie. Sur le plan personnel ou artistique, aucun retour en arrière possible. « L’écriture a été l’élément déclencheur de toute cette remise en question. En fin de compte, je peux dire, en toute franchise, que je peux enfin avoir le sentiment de commencer à être bien dans ma peau. Avec tout ce que ça implique. Sans avoir gagné la Grande Guerre, je me sens enfin bien avec toute l’insécurité qui m’habite. »
Comme celle d’entreprendre la tournée de son premier album solo seulement plusieurs mois après sa sortie. Pas facile pour cet insatiable hyperactif. « Les dernières années de tournées avec Kaïn, ce n’était pas la vraie vie. C’était surréaliste. Ça nous a un peu dépassés. On a beaucoup vécu dans nos valises. Il a fallu que je réapprenne à savourer les petits bonheurs de la vraie vie. Aller au parc avec mes enfants, aller voir un film en famille. »
La trépidante aventure Kaïn, lauréat de nombreux honneurs dont deux prix de la SOCAN, n’est pas pour autant terminée. Simple aparté, question de prendre un peu de recul. « Et je vivais une année de transition sur le plan personnel. Donc tout était en place pour que je me donne pleinement pour cet album-là. »
Pourquoi écrire ? Pourquoi la scène ? « Quand je ne le fais pas, je vire fou. C’est pour me tenir en santé mentale et physique, à flot. Si je ne fais pas ça, j’ai un gros manque dans ma vie. C’est très cliché de le dire, mais c’est très thérapeutique de faire de la musique, de chanter. Il n’y a rien qui me rende plus heureux que d’écrire une nouvelle chanson. Et ce phénomène est amplifié lorsqu’il y a un paquet de gens qui se collent derrière ta musique, qui nourrissent ce mouvement-là, ce bonheur-là.
« Et c’est ce qui me permet de ne jamais tenir pour acquis le métier que je fais. Je savoure chaque matin la place de la musique dans ma vie. Mon but, c’est d’en faire toute ma vie, peu importe les circonstances. D’en vivre ou d’en survivre, ça m’est complètement égal. Je pense qu’une journée dans ce métier-là, ça vaut une vie avec une sécurité. Le débat est réglé depuis longtemps dans ma tête. D’aussi loin que je me souvienne, c’est ça que je voulais faire. Les cartes sont brassées, c’est à moi de bien jouer. »
Actuellement en train de conclure sa tournée acoustique avec Marie-Luce Béland, pour laquelle il a écrit la majorité des pièces de l’album À l’envers, Steve Veilleux s’apprête à remonter sur scène, cet été, avec Kaïn. Le temps de renouer des liens et de faire la fête durant une dizaine de spectacles. Suivra, à compter de septembre, la tournée tirée de sa nouvelle production.
« Tant qu’à faire l’exercice, je veux aller jusqu’au bout. Je l’ai fait en studio, je l’ai fait en l’écrivant. Je veux le faire sur la route aussi, ça va de soi. Partir en tournée avec trois ou quatre autres gars complètement différents, avec leurs histoires, avec leur vécu. Cet album-là, j’en suis fier comme l’un de mes enfants. Je veux qu’il vive le plus longtemps possible. Je ne veux pas couper le gaz en dessous de cette fusée-là, peu importe le bout que le monde va décider qu’elle fera. »
Camaromance : le grand saut
Story by Marie Hélène Poitras | Sunday June 27th, 2010
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Martine Groulx alias Camaromance est le genre de personne sur qui on finit par tomber un jour ou l’autre lorsque l’on s’intéresse à la musique dite émergente au Québec. Avant de bosser chez C4 – refuge des Fred Fortin, Gatineau et autres Dale Hawerchuk –, elle était à la tête de la SOPREF (Société pour la promotion de la relève musicale de l’espace francophone) et de LOCAL Distribution. Une incontournable en autres mots.
Mélomane très active dans le milieu, elle a mis un peu de temps avant d’oser faire le saut elle-même. « Je ne suis pas arrivée à la musique à 15 ans comme bien des musiciens, mais plutôt à 25, ce qui est assez tard dans ce milieu. Ça s’est fait par hasard et ça m’a prise par surprise. J’avais un studio que je louais à des amis, quelques chansons qui s’accumulaient… À un moment je me suis dit, tant qu’à y être, je vais les enregistrer. » Un premier album a vu le jour (Empty Picture Frames, 2004), puis un second (Different Paths, 2006), réalisé par Patrick Watson.
Ce printemps, Martine a lancé un troisième opus intitulé The Parade. Elle y affiche un bel aplomb, acquis au fil du temps avec l’expérience et la maturité. « C’est l’album que j’ai toujours voulu faire, musicalement parlant. D’abord, j’avais envie d’un son plus americana que folk. Les musiciens qui évoluent dans ces genres-là ont tendance à prendre la guitare acoustique; moi, j’aime les guitares électriques et au cours des dernières années, j’ai acheté plein de pédales d’effets. Alors j’ai approché Serge Nakauchi-Pelletier (Pawa Up First) avec qui j’avais collaboré sur le deuxième album et dont je savais qu’il comprenait ma vision. » Résultat : la patine éthérée de Different Paths cède la place à quelque chose d’enraciné où des riffs mordants s’épanouissent. On y retrouve aussi quelques touches de shoegaze (courant rock britannique de la fin des années 80 où les pédales d’effets coloraient beaucoup le son), qui reflètent les affinités de Serge et Martine avec Lush et Slowdive.
La fuite
Le choix du titre, The Parade, n’est évidemment pas innocent : « À cause de mon travail, je passe pas mal de temps dans les petites salles de spectacles et les bars. Aussi, j’avais tendance à juger les gens qui deviennent veges à force de fumer trop de pot, de boire trop de bière ou de regarder trop de télé… Puis un jour j’ai réalisé que j’étais une vraie workaholic, et que je fuyais moi aussi, à ma manière, en m’étourdissant ainsi… Ça nous arrive tous : on s’embarque dans quelque chose et tout à coup on réalise que trois ans ont passé et qu’on ne les a pas vus. Mon album est une réflexion sur le sujet – je suis la fille d’un psychiatre et d’une psychologue alors l’introspection j’ai ça dans le sang! – et en même temps une résolution : m’efforcer de prendre un peu plus de temps pour profiter de la vie. »
Le bilan de la trentaine aidant (Martine a 33 ans), cette lauréate du programme pour la Musique Saint-Ambroise (une initiative de la Brasserie McAuslan visant à encourager les musiciens indépendants) a décidé de faire de la place, dans sa vie, à cet album qui lui colle à la peau pour le porter comme il se doit.
La voie qu’elle a choisie est celle de l’indépendance. Martine Groulx a fondé un label ironiquement baptisé Lazy At Work sur lequel elle a lancé son gravé. Elle enregistre aussi des artistes de son réseau qui ont envie de s’impliquer dans le processus de mise en marché et de promotion (Jeune Chilly Chill, Hexes & Ohs, Le Roi Poisson, etc.). « C’est sûr que quand t’es indépendant, l’argent est une préoccupation constante. Je veux pouvoir payer mon monde, mes musiciens et mes collaborateurs, dit la titulaire d’un baccalauréat en administration. Ce n’est pas tous les artistes qui aiment se mêler de comptabilité ou qui ont la patience que ça nécessite; moi je n’ai pas de problème avec le fait de dresser un plan en vue d’atteindre mes objectifs, je suis vraiment une gestionnaire. La distribution en magasin et la diffusion à la radio, ça ne va pas de soi non plus quand t’es indépendant. La distribution, c’est le truc qui est le plus sujet aux lois de l’offre et de la demande. Placer l’album d’un petit band émergent de Montréal dans un magasin de Saskatoon n’est pas nécessairement profitable; l’artiste est aussi bien d’aller y jouer et de vendre son album en show ou alors de le rendre disponible sur iTunes, en numérique. » Car comme le souligne mademoiselle Camaromance, si l’industrie du disque va mal, l’industrie de la musique, elle, se porte à merveille.