It’s likely few seasoned songwriters think of writing lyrics that can be used as a Facebook status update, but synth-pop singer Lights does. That kind of thing used to be big for answering-machine messages 20-plus years ago, and of course continued with voicemail and then ringtones. “Sometimes, as a songwriter, it’s fun to think about a specific lyric that can be taken out and used as a status bar,” says the 23-year-old. “It’s funny how a lot of people write with social media in mind now because they want to put it as part of their Facebook status. It’s about pulling those lines that say a lot in just a few words.”

She cites a line from her song “Lions,” featured on her 2009 full-length debut, The Listening, as a perfect example: “You don’t have to feel safe to feel unafraid.” “That’s what the whole song is about and that line sums up the whole song,” Lights says. “Take that line out and it’s something kind of encouraging and something everyone wants to hear.”

Lights, who won a 2009 Juno Award for New Artist of the Year, says she aims to be “100 percent honest” when she writes a lyric. Part of that comes from writing how she speaks; the other part from writing what she feels. “That’s something that actually took a long time for me to learn how to do,” says Lights, who started composing gospel songs at age 11 and estimates she has written thousands of songs since, including acoustic, urban, metal and pop-punk before finding her signature sound — a kind of light, cute, fantastical electronic-pop. “It’s really easy to write about things you don’t know or things you don’t understand — just throw words down. A lot of people can do that. But the day you learn to write from your heart and write things you are experiencing, that’s an extra skill.”

Lights, who plays guitar and keyboards, co-wrote the majority of The Listening with either Thomas “Tawgs” Salter or Dave “Dwave” Thomson, and penned a couple on her own. She likes the feedback she gets from a writing partner. “It keeps you in check because in songwriting it’s easy to be indulgent and do something that’s not necessarily right for the song or doesn’t make the song better.”

She also doesn’t demo her songs, preferring instead to “seal them when they’re fresh,” she says. “From the minute the song was conceived to the minute it was finished was like two days. There are always touch-ups later. Very rarely will I do the demoing phase because I feel like when you have the spark that initiates that song, you’ll lose it if you walk away from it and you come back to it and you’re feeling different. You can’t really finish a song when you don’t know how to feel about it.” —KAREN BLISS

 

Track Record

  • Lights was born in Timmins, Ont., to missionary parents. As a result, she has lived in 20 different places, including Jamaica and the Philippines.
  • She was named one of 10 Artists to Watch in 2010 by the U.S. website Shred News .
  • In 2008, when she was a little-known artist, Old Navy used four of her songs in North American ads: “February Air,” “White,” “Drive My Soul” and one in which she has a cameo in “Last Thing on Your Mind”


Translations prior to Fall 2010 are currently unavailable. 

La compositrice québécoise d’origine argentine Analia Llugdar vient d’entrer, pour l’année 2008-2009, dans le club sélect des lauréats du Prix Opus Compositeur de l’année, octroyé par le Conseil québécois de la musique. Installée au Québec depuis 12 ans, elle est parmi les trois plus jeunes récipiendaires de ce prix prestigieux qui récompense un compositeur pour l’ensemble de son œuvre et pour sa présence significative sur les scènes musicales durant ladite année.

 

Elle rejoint donc à ce panthéon John Rea, Walter Boudreau, Linda Bouchard, Ana Sokolovic, Jean-François Laporte, Tim Brady, Serge Arcuri, André Ristic, Robert Normandeau, Nicolas Gilbert, Denis Dion et Denis Gougeon. D’ailleurs, ce dernier fut le directeur de sa thèse de doctorat en composition musicale complétée en 2009 à l’université de Montréal. Est-ce à dire que l’élève rejoint le maître ? « Non, absolument pas !, lance-t-elle dans un rire un peu gêné, il n’y a pas de comparaison possible ! Je suis consciente que ce prix est venu assez vite dans ma jeune carrière, j’ai 37 ans. Mais j’ai travaillé très fort depuis que je suis au Québec et l’année 2009 a été très riche au plan musical, ici et à l’étranger. C’est doublement important parce que ce sont tes pairs qui te nomment à ce prix, et à Montréal, il y a tant de bons compositeurs ! Mais ce prix n’est pas seulement pour moi, il est aussi pour tous les musiciens qui défendent mes œuvres, et on ne les remercie jamais assez, » précise-t-elle dans un fort accent espagnol.

 

Entre autres récompenses, il faut rappeler qu’Analia recevait pour Bleu vert tendre le 2e prix Sir Ernest-MacMillan au Concours des jeunes compositeurs 2002 de la Fondation SOCAN, le prix Québec-Flandres 2007 pour Le chêne et le roseau, et le Prix Jules-Léger de la nouvelle musique de chambre 2008 pour Que sommes-nous.

 

Des mentors

Ce palmarès n’aurait pas droit de cité si ça n’avait été de deux compositeurs importants dans le parcours de Mme Llugdar : José Evangelista (maîtrise) et Denis Gougeon. Et si on peut penser que ses origines latines teinteraient ses œuvres d’une manière ou d’une autre, il n’en est rien, non plus que celles de ses deux mentors. « La musique que j’écris ne ressemble en rien à celle de mes professeurs ; et c’est ce respect que j’ai apprécié à leur contact. Ce que je retiens de José Evangelista, c’est son obsession du travail, cette force de toujours chercher, de croire en soi-même et surtout de ne jamais se limiter à son premier choix. Et Denis Gougeon a été un accompagnateur très ouvert, un guide aussi pour trouver les bons outils de travail et l’inspiration dans d’autres formes artistiques (cinéma, théâtre, littérature), et en cela, justement, Montréal offre beaucoup. »

 

À l’intérieur du son

À l’écoute des œuvres d’Analia Llugdar, on est happé par la modernité des sonorités et des rythmes, par l’abstraction calculée et la précision de sa rhétorique à des lieues de la musique à programme. Au fil des quelque 25 œuvres à son répertoire, dont la moitié sont des commandes d’ensembles ou de solistes d’ici, nul doute qu’il y a là des œuvres fortes et puissantes, la plupart pour formations de chambre. « Ma force, je crois, c’est le son; j’essaie de composer comme si j’étais à l’intérieur du son, en exprimant mes idées musicales par des textures complexes, beaucoup de contrastes, de tension, et souvent en unissant les extrêmes dans une même œuvre. Et souvent, c’est l’instrumentation de la pièce, les timbres, qui vont en déterminer la nature. » À ce titre, bien qu’Analia ait d’abord fait ses études supérieures en piano à l’université Nationale de Cordoba (Argentine), le piano n’est pas son instrument de composition. « Aujourd’hui, je compose directement sur la table de travail, sur la partition. Et pour moi, tous les détails sont très importants, je ne dois rien laisser au hasard. D’ailleurs, comme M. Evangelista, je ne suis jamais totalement satisfaite ! »

 

Et quand on lui demande comment elle définit sa propre musique, elle répond : « La composition est un espace de vie privilégié; avec ses grands plaisirs, ses angoisses, la peur aussi, mais surtout l’enthousiasme de créer et de se sentir vivante. Je réécoutais une pièce de Gilles Tremblay que j’aime beaucoup, Envol, et ce qui me fascine le plus dans l’art, c’est qu’une fois créée, l’œuvre n’appartient plus à l’artiste. C’est l’éphémère et la musique vit d’elle-même. »

 

Qu’il s’agisse de création pure – Suite pour piano solo, 2000, Autoportrait, pour tuba solo, 2001 ou encore Tricycle (pour violon, violoncelle et piano, 2004) – ou de thématique concrète sur fond de critique sociale – La Faim Artaud (pièce de théâtre musical, 2007), Pour en finir avec le jugement de dieu (pour baryton et neuf musiciens sur un texte radiophonique d’Antonin Artaud), Sentir de cacerolas (pour soprano, flûte et casseroles, 2002) ou La Machi (œuvre théâtralisée pour flûte solo, 2007), Analia Llugdar porte une attention particulière à la présentation de ses œuvres et à la spatialisation, toujours en symbiose avec son infatigable recherche sonore. D’ailleurs, en 2008, elle participait au Séminaire – Musique électroacoustique au Centre pour la diffusion de la musique contemporaine à Madrid. « C’est le compositeur Philippe Leroux qui m’a invitée à découvrir l’électroacoustique. Ces 10 jours d’ateliers, ce laboratoire musical m’a ouvert un monde extrêmement riche qui est encore nouveau pour moi. Je commence seulement à le développer; Montréal est une force en électro, plus même que certains pays d’Europe. On est très bien servis par nos créateurs québécois, et ce serait triste de passer à côté de tout ce foisonnement. C’est une belle ouverture pour ma création. »

 

Vue sur la relève

Depuis quelques années, Analia Llugdar fait partie du Comité artistique de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), que dirige Walter Boudreau. « C’est extrêmement intéressant puisqu’on a la possibilité de s’exprimer et de faire entendre sa voix au sein du comité, et parfois de faire découvrir soi-même de nouveaux talents. On a l’occasion d’entendre plusieurs compositeurs de la relève, d’ici et de l’étranger, et je remarque qu’il y a là une bonne diversité, même un contraste entre ceux qui foncent vers les nouvelles avenues, avec beaucoup de liberté dans les formes et les médias utilisés, et dans un même temps, une relève qui est attachée à la tradition, à l’écriture formelle et la musique savante. C’est bien d’avoir le privilège de regarder ces contrastes évoluer. »  Au risque d’être réducteur, elle mentionne tout de même quelques goûts personnels et influences indirectes. Car si elle apprécie les œuvres de Tremblay, Vivier, Garant ou Cherney chez nous, elle cite Messiaen, Xenakis, Sciarrino et Kagel chez les Européens.

 

En septembre, dans le cadre de la première Biennale de musique contemporaine de Cordoba 2010 en Argentine, ce sera la première fois qu’une de ses œuvres (La Machi) sera jouée dans son pays d’origine. « Je suis plus excitée que nerveuse, parce que j’ai encore de la famille là-bas! » D’ici à la fin de 2010, il ne se passera pas un mois sans qu’on joue ou crée, en France, au Mexique ou en Argentine, une œuvre d’Analia Llugdar. Et l’année culminera en décembre à Montréal par un concert autour de sa musique par le Trio Fibonacci, incluant quatre œuvres de la compositrice, dont deux ne sont pas encore écrites ! « L’urgence, c’est pour moi un bon stress. Mais je vais faire comme je fais toujours, entrer dans le son et composer comme si c’était ma dernière œuvre. »

 



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Le lancement de l’album Les souvenirs qui ne meurent jamais (Les disques Passeport), au début du printemps, a marqué la fin d’un long processus d’introspection pour Steve Veilleux. Un recueil de chansons intimistes qui s’est avéré salvateur pour la figure centrale du groupe Kaïn. « J’en ai bavé pour cet album-là, pleuré pour cet album-là. Il a fait mal à écrire. Il m’a mené loin de ma zone de confort des dernières années. Présentement, j’ai vraiment l’impression de sortir un peu du désert, de plonger dans une oasis. »

 

S’adjoignant les services d’Éric Goulet à la réalisation, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Drummondville s’est permis d’explorer des thèmes qu’il n’avait jamais abordés au sein de la populaire formation folk-rock, cette dernière ayant un mandat résolument festif. « La dernière année a été un gros tournant dans ma vie. J’ai eu mon deuxième enfant. J’ai eu 30 ans. Ça fait dix ans que je joue avec Kaïn. » Trois albums, les tournées, l’écriture entre deux séries de spectacles, le tout de façon presque incessante depuis cinq ans. Puis le besoin de plonger en soi. Une chanson a surgi. Puis d’autres se sont imposées. Un projet que chérissait depuis deux ans celui qui souligne que la scène demeure le lieu où il se sent entier, « où mon insécurité, ma peur de décevoir, tout ça est comme mis sur pause. En entrant sur scène, je tombe dans mes pantoufles. C’est là que je me sens le mieux ».

 

Un voyage intérieur qui lui a permis de mettre en perspective divers aspects de sa vie et de donner naissance à un Steve Veilleux nouveau. Toujours aussi enthousiaste, souriant, chaleureux, posé, les deux pieds sur terre, mais plus authentique. Et riche d’une vision nouvelle de la vie. Sur le plan personnel ou artistique, aucun retour en arrière possible. « L’écriture a été l’élément déclencheur de toute cette remise en question. En fin de compte, je peux dire, en toute franchise, que je peux enfin avoir le sentiment de commencer à être bien dans ma peau. Avec tout ce que ça implique. Sans avoir gagné la Grande Guerre, je me sens enfin bien avec toute l’insécurité qui m’habite. »

 

Comme celle d’entreprendre la tournée de son premier album solo seulement plusieurs mois après sa sortie. Pas facile pour cet insatiable hyperactif. « Les dernières années de tournées avec Kaïn, ce n’était pas la vraie vie. C’était surréaliste. Ça nous a un peu dépassés. On a beaucoup vécu dans nos valises. Il a fallu que je réapprenne à savourer les petits bonheurs de la vraie vie. Aller au parc avec mes enfants, aller voir un film en famille. »

 

La trépidante aventure Kaïn, lauréat de nombreux honneurs dont deux prix de la SOCAN, n’est pas pour autant terminée. Simple aparté, question de prendre un peu de recul. « Et je vivais une année de transition sur le plan personnel. Donc tout était en place pour que je me donne pleinement pour cet album-là. »

 

Pourquoi écrire ? Pourquoi la scène ? « Quand je ne le fais pas, je vire fou. C’est pour me tenir en santé mentale et physique, à flot. Si je ne fais pas ça, j’ai un gros manque dans ma vie. C’est très cliché de le dire, mais c’est très thérapeutique de faire de la musique, de chanter. Il n’y a rien qui me rende plus heureux que d’écrire une nouvelle chanson. Et ce phénomène est amplifié lorsqu’il y a un paquet de gens qui se collent derrière ta musique, qui nourrissent ce mouvement-là, ce bonheur-là.

 

« Et c’est ce qui me permet de ne jamais tenir pour acquis le métier que je fais. Je savoure chaque matin la place de la musique dans ma vie. Mon but, c’est d’en faire toute ma vie, peu importe les circonstances. D’en vivre ou d’en survivre, ça m’est complètement égal. Je pense qu’une journée dans ce métier-là, ça vaut une vie avec une sécurité. Le débat est réglé depuis longtemps dans ma tête. D’aussi loin que je me souvienne, c’est ça que je voulais faire. Les cartes sont brassées, c’est à moi de bien jouer. »

 

Actuellement en train de conclure sa tournée acoustique avec Marie-Luce Béland, pour laquelle il a écrit la majorité des pièces de l’album À l’envers, Steve Veilleux s’apprête à remonter sur scène, cet été, avec Kaïn. Le temps de renouer des liens et de faire la fête durant une dizaine de spectacles. Suivra, à compter de septembre, la tournée tirée de sa nouvelle production.

 

« Tant qu’à faire l’exercice, je veux aller jusqu’au bout. Je l’ai fait en studio, je l’ai fait en l’écrivant. Je veux le faire sur la route aussi, ça va de soi. Partir en tournée avec trois ou quatre autres gars complètement différents, avec leurs histoires, avec leur vécu. Cet album-là, j’en suis fier comme l’un de mes enfants. Je veux qu’il vive le plus longtemps possible. Je ne veux pas couper le gaz en dessous de cette fusée-là, peu importe le bout que le monde va décider qu’elle fera. »